Mon bac date de 1997.
Mes parents, très introduits auprès de l'Education Nationale,
avaient obtenu des secrétaires en chef la primeur
de la nouvelle de mon admission ou de mon recalage.
Comme tous les gens très introduits auprès de l'Education Nationale.
Cet après midi de Juillet, ce devait être le 6 si je me souviens bien
le téléphone a sonné chez nous, mon père a répondu.
Il a dit "oui, merci beaucoup".
Il a raccroché et il m'a regardé, les yeux emplis que quelque sentiment indéfinissable.
Il a tendu sa main et me l'a serrée comme si j'étais un homme, un collègue, un ami.
C'est comme ça que j'ai appris que j'avais eu le bac.
Le lendemain, poussée par ma mère, j'ai du jouer le jeu,
aller voir comme les autres l'affichage des résultats,
j'ai du feindre l'angoisse auprès de mes amies,
qui elles ne savaient pas le sort qui leur serait réservé sur ces grandes feuilles blanches.
J'ai également du jouer avec application la scène
de la recherche angoissée de mon nom.
Et feindre la surprise heureuse et soulagée quand je le découvrais enfin.
Une fois que tout le monde a eu bien vu que j'avais mon bac, nous sommes rentrées.
Moi je me foutais de l'apparat, j'aurais juste voulu entendre
un "On est fiers de toi", que j'attends toujours.