L'article de raskolnikov a fait remonter de jolies bulles...

Cette partie de mon enfance, a des reflets rouges, des couleurs chatoyantes, chaudes.

D'abord la musique Tzigane qui s'envole, mélancolique mais pleine de vie, languissante mais bondissante. Les violons, les veillées du Nouvel An russe dans ce chateau, où la pierre froide se réchauffait pendant ces heures pleines de musique, de chants et de rires.
Le feu qui crépitait dans cette immense cheminée, le goût de l'aneth, du saumon, l'opulence du tout sans compter.
Les plats en bois laqué, peints de motifs rouges et dorés.
Et les samovar(s) argentés qui déversaient leur liquide fumant et ambré.

En repensant à ça, à cet âge d'or, mes yeux se sentent d'humeur mélancolique. Rien de tout cela n'arrivera plus jamais.
Je n'aurai plus jamais 10 ans, je n'irai plus remettre un bouquet plus gros que moi (en faisant une belle révérence) à Placido Domingo, je n'irai plus gambader dans les champs de figuier autour du chateau en me gavant de ces beaux fruits chauds. Je n'aurai plus un prof de violon aussi fabuleux de Blagoja et je n'aurai plus non plus de cours de russe pour enfants.

Je ne regarderai plus Agop, ce vieil arménien passionné et passionant, qui était plus russes que tous ces russes; je ne verrai plus dans son regard la douceur de l'homme qui a vécu, et qui n'en parle jamais.