Screw the dream, live the life !
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Hors des murs du palais
Ailes Vaporeuses
Je ne suis pas vraiment croyante.
J'aime les églises parce qu'elles me reposent et que je m'y sens bien.
Je me suis souvent réfugiée dans la grande basilique rouge de ma ville,
souvent aux moments où ma vie connaissait des moments insoutenables,
sans me soucier du Christ ni de quoi que ce soit.
Je savais juste que personne ne viendrait me chercher là,
que je pouvais souffler et j'étais émue aux larmes de me sentir ainsi en sécurité.
J'ai passé des soirées d'été devant cette basilique,
écrasée par sa force, et ses rondeurs, à rire, à chantonner,
à pleurer avec des gens que j'aimais à ce moment là.
Donc je disais je ne suis pas vraiment croyante,
je n'ai jamais ressenti quoi que ce soit qui s'apparente à l'amour du Christ.
J'ai bien essayé pourtant, je voulais moi aussi me sentir emplie de cette lumière mystique,
ce réchauffement secourable, ce regard constant et paternel.
J'ai cherché les signes, j'ai scruté le ciel, j'ai prié souvent.
Enfant, j'ai formulé des voeux en pleurant,
j'ai demandé à ce que mon chat, que j'adorais par dessus tout,
soit sauvé d'une maladie cruelle,
en promettant que si j'étais exaucée je travaillerais dur à l'école.
Lorsque j'étais exaucée, je remerciais je ne sais qui avec application,
sûre que ma gratitude m'attirerait la bienveillance de cet être que beaucoup adoraient.
Pendant longtemps j'ai cherché cette bouffée de présence.
Et rien.
J'ai du me résoudre à être seule, sans être providentiel secourable,
qui serait toujours là dans mon esprit, fidèle, droit et constant.
Jusqu'au jour où mon amoureux m'a fait découvrir une voix.
Celle d' Antony.Je conviens parfaitement du ridicule probable que cette réflexion pourra générer.
Mais enfin je connais cette impression, cette bouffée de présence intense,
cette émotion permanente qui survit à tout.
Antony est mon dieu à moi.
Ce compagnon intime des soirs d'été, des fraicheurs printanières,
des grandes tristesses, des petites mélancolies et des joies intenses.
Il se dégage de son piano, de sa voix, de son être, un parfum d'un enfer dont la porte viendrait de claquer derrière lui,
le laissant pantelant, fragile et béat dans une lumière aveuglante.Et alors que j'avais cessé d'attendre des signes, des preuves d'un mythe,
m'est apparu cet être incarné et tout à la fois désincarné dans mon esprit.
Cet être flottant entre plusieurs mondes, oui, cet être que j'ai fait mien par évidence,
cet être est là, présent, réconfortant et pourtant si abstrait.
Et chaque frémissement des inflexions délicates de sa voix m'invite à me blottir
entre ses ailes vaporeuses.