Oui j'avoue.
J'aime bien regarder l'émission de Delarue du mercredi soir...

L'émission d'hier je ne l'ai regardée que par intermittence.
Je savais bien que j'allais m'y retrouver.
Alors par pudeur pour moi même, pour mes parents que j'aime, j'ai écouté des bribes seulement. Mais chaque bribe était un coup de poignard dans mon coeur.
Certains témoignages étaient trop précis, trop vrais,
trop une partie de mon enfance.
Alors j'ai éteint le son.

Et j'ai pensé à toi...toi l'ex, toi qui me disais que je me la jouais Cosette.

Que savais tu...? Tu savais simplement une réalité construite par les mots qui avaient dépassé le seuil de ma bouche...
Que sais tu du sentiment que l'on éprouve quand on préfèrerait mourir ou disparaitre plutot que d'endurer la douleur intense de sa propre peau lacérée par la ceinture de son propre père ?
Que sais tu de l'instant où on est sur le sol, abattue, sans défense, la peau brûlante et le corps détruit ?
Que sais tu de la douleur que l'on emmène avec soi ensuite ?
Que sais tu de la douleur brûlante des marques derrière les cuisses ?

Que sais tu de l'impression que cela fait lorsque ta propre mère te réveille d'une sieste dans son lit en hurlant un "haaaa je réchauffais un serpent !!!"
(juste parceque mon père avait trouvé des petits mots que j'envoyais à mes copines en classe).

Que sais tu de la méfiance que l'on s'impose ensuite,
dans chaque instant de la vie ?
Que sais tu de la souffrance de se demander, à 25 ans,
si tout cela a été vrai ou pas ? "normal" ou pas...?

Et que sais tu de la souffrance du déni ?  Que sais tu de la bouffée indescriptible qui est née dans mon ventre et a éclaté sur mon visage quand ma mère m'a asséné un implacable :  "mais enfin nous n'avons jamais levé la main sur toi Khachoe"... 

Pour en revenir à toi, M'sieur L'ex :
J'ai souvent pris ton jugement au sérieux, ayant moi même du mal à faire la part des choses je me suis dit que tu m'aimais et que tu avais sans doute un regard objectif, aimant et positif sur moi.
Je me suis trompée. 
Maintenant je comprends pourquoi.
Tout simplement parceque tu as utilisé, consciemment ou inconsciemment, les mêmes chemins de rétorsion et de pression que mon père à cette époque.
Le déni, l'humiliation, la violence et la souffrance.
En essayant de couvrir tout ça du voile blafard d'un amour factice.