"Mon esprit s'embrouille... J'ai l'impression que je ne saurai pas écrire...
Ce que j'ai en moi depuis si longtemps et que je veux exprimer en un jet d'encre...
Tant de choses me tiraillent...
Maintenant je n'ai plus aucune excuse, je sais que je peux le faire, sans avoir peur, une peur tenace que quelqu'un que je n'aurais pas choisi, lise ce que j'aurais eu le courage d'écrire, pour moi, et seulement pour moi...
J'ai auparavant tenté de le faire des dizaines de fois, mais je sentais toujours dans mon dos cet oeil qui pourrait à mon insu violer ma pensée...
Et je la violais moi même en modifiant ma pensée, en expurgeant mes écrits, afin qu'elle ne choquât point cet oeil probable.
Quand je me rendais compte que je trahissais moi même ma pensée, j'abandonnais et je désespérais encore une fois de pouvoir un jour me sentir assez libre pour mener mon envie au bout."
Novembre 1999.
C'était le premier jour où j'avais un "chez moi".
Avec ma clé à moi.
Il n'y a pas eu de suite à ce début de journal.
Enfin si.
Ici.